Les agents immobiliers sont des personnes de terrain qui déploient des talents de persuasion hors pair afin de finaliser des transactions immobilières. C’est du moins l’image qu’ils renvoient. Plus concrètement, la profession implique de nombreuses responsabilités qui exigent des connaissances et des compétences spécifiques. Tour d’horizon de ce métier passionnant.
Un métier multi-tâches
Gérer des clients
Le métier de l’agent immobilier consiste avant tout à jouer un rôle d’intermédiaire entre les acquéreurs et les vendeurs. Il doit s’impliquer pour satisfaire pleinement ses clients. La gestion dont nous parlons ici fait donc référence à un accompagnement personnalisé. Les clients n’achètent (ou vendent) pas seulement la pierre et la brique. Ils cherchent à accomplir des rêves ou s’apprêtent à céder un bien qui a été témoin des moments forts de leur vie.
En réalité, l’agent n’a rien à vendre lui-même. Il permet simplement à deux parties de conclure un accord en simplifiant les démarches grâce à son expertise. Il veille donc aux intérêts de ses clients en leur prodiguant des conseils objectifs, élaborés sur-mesure. L’agent se charge des formalités administratives, informe ses clients sur les lois en vigueur, les prix du marché, les points de vigilance….
Il est donc impératif d’aimer le contact humain pour pouvoir rassurer et conseiller même quand les clients sont difficiles. Un sens aigu de l’écoute est aussi indispensable que l’empathie car ce qui s’apparente parfois à une routine pour l’agent est peut-être la plus belle aventure de leur vie pour les clients.
Gérer son réseau
Les agents immobiliers doivent savoir sauter sur toute occasion pour tisser de nouvelles relations. L’objectif est de se constituer un réseau, vecteur de développement de son activité. Des clients satisfaits par la qualité d’accueil sont des ambassadeurs potentiels. En effet, il n’est pas obligatoire de trouver/vendre un bien immobilier pour apprécier un agent. Les qualités relationnelles suffisent parfois à donner envie de recommander certaines agences immobilières plus que d’autres.
Les relations professionnelles sont par ailleurs précieuses dans la mesure où la collaboration entre agences est une pratique assez courante. Lorsque vous tombez sur des clients intéressés par un secteur immobilier que vous connaissez peu ou pas, il est toujours avantageux de pouvoir solliciter des conseils de vos confrères, d’un promoteur dont vous avez fait connaissance. En ce sens, ne considérez pas les autres agents comme vos adversaires mais plutôt comme des alliés. En retour, vous devrez leur offrir votre soutien lorsqu’ils en font la demande.
Gérer son équipe
Il est quasiment impossible de travailler seul, même si vous êtes indépendant. L’efficacité repose aussi sur votre faculté à travailler en équipe. Apprenez à cerner les atouts de chacun. Un profil donné peut par exemple s’adapter au métier d’agent commercial de terrain alors qu’un autre pourrait être plus à l’aise s’il devait prospecter via internet.
Il est tout aussi important de répartir les missions de manière efficace. Tout le monde ne travaille pas forcément au même rythme et pourtant, il est impératif de réussir à placer les biens immobiliers confiés à l’agence. La mise en place d’un système d’évaluation avec des rapports précis de chaque mission est donc à prévoir.
Se tenir au courant du marché
Le marché immobilier n’est jamais au beau fixe. Les tendances de prix, les styles architecturaux qui ont la cote, les décos qui séduisent le plus… évoluent en permanence. Connaître toutes ces tendances, c’est avoir l’assurance de s’imposer parmi les agents les plus efficaces. Néanmoins, il faut vous rappeler que les clients n’ont pas tous les mêmes exigences. Des talents de négociateur sont à déployer pour trouver un juste compromis entre ce qui se fait sur le marché et ce que les clients exigent.
La loi Hoguet
Depuis 1970, le métier est régi par la loi Hoguet qui fixe des obligations à respecter scrupuleusement. Autrement, l’agent encourt des sanctions pénales.
Cette loi exige que chaque professionnel souscrive à une assurance RC professionnelle. Détenir une carte professionnelle (T ou G) est tout aussi obligatoire que la possession d’une garantie financière. Avant de représenter son client, toute agence doit préalablement justifier d’un mandat écrit qui sera alors intégré à un registre régulièrement mis à jour. La loi en question exige aussi des agences qu’elles produisent un reçu à chaque fois qu’une somme leur est versée.
Le mandat confié à l’agent et dûment signé par son client souhaitant vendre ou louer doit comporter un objet précis. Autrement dit, le client doit mentionner pourquoi il fait appel à l’agent. Le document donne autorisation au professionnel à encaisser le prix de vente/location au nom de son client, voire à gérer la location. De la même manière, il est indispensable de spécifier quelle partie (vendeur/loueur ou acheteur/locataire) doit s’acquitter des honoraires de l’agent.
Bon à savoir : la loi dite Hoguet interdit à l’agent de se porter lui-même acquéreur d’un bien pour lequel il est mandaté.
La promulgation de la loi Alur a néanmoins apporté quelques modifications que vous devez connaître avant de devenir agent. Elle prévoit entre autres, que les cartes professionnelles sont désormais délivrées par la Chambre de Commerce et de l’Industrie et leur validité est passée de 10 à 3 ans. Des formations continues sont obligatoires pour tous les agents, assurant une mise à jour constante des acquis, notamment par rapport aux évolutions réglementaires.
Comment se former ?
Les professions de l’immobilier sont exigeantes. Le niveau bac +2 est le minimum pour intégrer cet univers. L’obtention d’un BTS professions immobilières est donc la base obligatoire.
Vous pouvez aller plus loin pour décrocher un bac +3. Dans ce cas, optez pour une licence pro dans les métiers de l’immobilier. L’option gestion et administration de biens et l’option gestion et développement de patrimoine immobilier sont aussi intéressant que le module transaction et commercialisation de biens immobiliers. Vous pouvez vous limiter à une option ou décider de cumuler les apprentissages pour étoffer votre CV. La licence professionnelle en activités juridiques axées sur le droit de l’immobilier est une autre formation valant bac +3. Toujours sur le même niveau, il existe le bachelor en immobilier.
Un bac +2 ou +3 ne vous suffit pas. Continuez à gravir les échelons en visant le bac +5, autrement dit les masters pro. Vous avez le choix entre le droit immobilier et les métiers de l’immobilier et de l’urbanisme. Un diplôme délivré par une école de commerce est aussi à envisager.
Vous l’avez compris, l’agent immobilier est polyvalent, proactif et réactif à la fois car son métier le met face à des situations aussi diverses qu’enrichissantes. A vous de choisir vos formations pour devenir titulaire de la carte T ou G et faire valoir vos aptitudes dans ce secteur.